Les zones
humides sont des zones naturelles particulières
où la biodiversité (végétale et animale) est exceptionnellement riche. Ce sont des
milieux
qui jouent un rôle primordial sur le plan écologique et
environnemental et c'est pour ça qu’elles font l'objet d’une convention internationale appelée la
convention de
Ramsar. La convention a vu le jour en 1971 dans la ville iranienne dont
elle
porte le nom. Le Maroc a signé la convention en 1980 et possède
aujourd’hui une quarantaine de
sites classés zones humides Ramsar. En 2005, Nous nous sommes réjouis
de l’ajout
de l’embouchure de la Moulouya à cette liste.
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Situation d'un des bras mort de la
Moulouya en août-septembre (à gauche) et en octobre après une
lachée d'eau (à droite)? |
Vu l'importance des zones humides, l’AMCDD a
proposé en 2019 l’organisation des premières rencontres régionales sur les
zones
humides en partenariat avec les directions régionales des Eaux et
Forêts et Lutte contre la Désertification et les Conseils régionaux. Celle de
l’Oriental,
organisée le 2 mars 2019 était parmi les plus réussies. Une des
principales
recommandations de la rencontre était d’augmenter le nombre de zones
humides du
Maroc et de proposer dans ce cadre des zones candidates au classement
pour l’Oriental.
Malheureusement,
il n’y a pas eu de nouvelles propositions. Le problème c'est qu'on n'arrive même pas à protéger l'existant. Ainsi,
l’embouchure
de la Moulouya, qui est une des plus importantes zones humides de la
région et
du Maroc, est menacée par les changements climatiques et les activités
humaines. Depuis août dernier une alerte a été lancée à cause
d’une baisse
remarquable de l’apport en eau douce ayant entrainé le dessèchement des
étangs
d’eau au voisinage de l’embouchure. Il semble que la diminution
continue du
débit de l’eau a causé la fermeture
momentanée de l’embouchure (fait rapporté par des acteurs
environnementaux et
des diffusé sur les réseaux sociaux).
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L'ancienne
embouchure est fermée et c'est l'eau de mer, poussée par les vagues, qui passe vers le fleuve (à
droite) et le fleuve se déversse dans la mer par une nouvelle ouverture
(à gauche).
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Une
équipe composée de membres associatifs de l’AMCDD-Oriental
(ANAP et ACMED-Ahfir) s’est rendue sur place pour faire un état des
lieux dont voici deux remarques :
- L’ancienne embouchure, décalée
vers l’est par rapport à l’axe du fleuve, est effectivement fermée. Ainsi, nous sommes passés de la plage de Saïdia vers la plage qui était du côté de Cap de l’Eau en marchant sur l’emplacement
de l’ancienne ouverture vers la mer!
- Le fleuve se déverse à
présent dans la mer par une nouvelle embouchure qui s’est ouverte dans l’axe
du
fleuve. Par contre, nous n’avons pas d’informations
sur la
cause de l’ouverture. Deux version ont été évoquées : 1)
ouverture
artificielle à l’aide d’un bulldozer (selon les pêcheurs trouvés sur le
lieu) ;
ou
2) ouverture sous la pression de l’eau
suite à une lâchée d’eau du barrage et/ou accumulée à cause de la fermeture de l’ancienne
embouchure.
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